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L'adaptation

La communication humaine se base sur différents moyens de transmission de l'information qui utilisent nos cinq sens (vue, ouïe, toucher… ) et nos moyens d'expression (parole, gestuelle, …). Selon la structure de l'information transmise, un moyen de transmission peut utiliser un ou plusieurs médias (ou modes).

Une interface multimédia est un dispositif qui est capable d'utiliser plusieurs médias de communication et qui permet de fournir aux utilisateurs, par différents types d'interaction, plusieurs moyens de communication.

Par exemple, dans une interface multimédia, l'écran de l'ordinateur et les haut-parleurs sont deux médias qui correspondent respectivement au sens de la vue et au sens de l'ouïe. Ces deux dispositifs correspondent à des médias et des types d'interactions spécifiques.

On constate que souvent les informations transmises par une interface multimédia sont spécialement formatées pour être transmise de manière optimale par le moyen de communication utilisé ou pour être utilisées dans un schéma particulier d'utilisation. Ainsi, la taille des textes, la longueur des paragraphes, le nombre de mots dans un titre,… sont spécialement étudiés pour pouvoir rentrer dans un espace qui est défini par le type de dispositif utilisé.

De plus, dans leur utilisation habituelle, il n'y a que peu de redondance entre les interfaces multimédia, chacun de ces médias est utilisé de manière exclusive pour transmettre une information qui vient en compléter une autre. Par exemple, dans l'utilisation classique d'une borne Internet, seul l'écran ou le haut parleur transmet l'information souhaitée.

L'adaptation au Web

De plus en plus souvent, les utilisateurs d'interfaces multimédia ont besoin de pouvoir accéder à la même information par l'intermédiaire de différents types de dispositifs qui utilisent différents médias. Par exemple, le contenu d'un site Internet doit pouvoir être consulté par l'intermédiaire de l'écran réduit d'un petit ordinateur ou une messagerie doit pouvoir être consultée depuis une boîte vocale.

De la même manière que se posent ces problèmes d'adaptation aux différents médias, pour les personnes voyantes, les personnes malvoyantes rencontrent des problèmes similaires car elles accèdent à l'information par des médias spécifiques.

En fonction de leur handicap, chaque utilisateur peut avoir besoin d'une interface multimédia spécifique composée de différents dispositifs qui permettent de combler une déficience. On peut identifier différents types d'interfaces adaptées aux personnes malvoyantes. On distinguera principalement, l'agrandissement, la synthèse vocale et la barrette braille. Chacune de ces Interfaces est spécialement étudiée pour compenser une déficience.

Selon le contexte dans lequel elles doivent être utilisées, certaines de ces interfaces peuvent être combinées de manière à développer une coopération entre différents médias. Cela permet de développer des interfaces adaptables qui peuvent exploiter différents médias alternatifs adaptés aux spécificités de l'utilisateur et d'exprimer la même information par l'intermédiaire de plusieurs médias simultanément. Par exemple : une synthèse vocale peut être utilisée en complément à une barrette braille. La synthèse vocale permet une prise de connaissance rapide du texte au vol tandis que le braille offre l'avantage d'une plus grande précision dans la restitution en particulier pour ce qui concerne l'orthographe. On parlera alors de multimédia coopératif ou d'une interface multimodale.

Illustration d'une interface multimodale adaptée aux personnes malvoyantes

Il serait également intéressant d'examiner la possibilité de concevoir des interfaces auto-adaptatives. Interfaces qui sont capables de s'adapter elles-mêmes à l'utilisateur et au contexte d'utilisation, pouvant détecter des erreurs répétées, des actions impossible à exécuter, …

L'agrandissement

La majeure partie des programmes permettent à l'utilisateur de définir la police de caractère et la couleur de fond des pages utilisés. La taille des caractères peut ainsi être agrandie et le contraste avec le fond de l'écran peut être renforcé. La configuration de l'écran ou un programme d'agrandissement d'écran peut également être utilisé pour faciliter la lecture de l'écran.

Microsoft propose un programme d'agrandissement d'écran en standard dans la plus grande partie des versions de son système d'exploitation. Ce programme, appelé " Magnifier ", divise l'écran de l'utilisateur en deux, la partie supérieur de l'écran devient un agrandissement de ce qui se passe à côté de la souris ou du curseur dans la partie inférieure de l'écran.

Programme Magnifier utilisé avec Microsoft Word

Ce programme permet également de régler le niveau d'agrandissement, d'inverser les couleurs ou d'utiliser des couleurs plus contrastées.

Configuration du programme Magnifier

La barrette braille

Si le simple agrandissement et l'augmentation du contraste ne sont pas suffisants, une barrette braille peut être utilisée. Une barrette braille est une boîte qui se positionne devant le clavier de l'ordinateur. Un barrette est généralement composée de deux lignes de 40 ou 80 caractères brailles, généralement une barrette de 40 caractères est utilisée pour les ordinateurs portables car leur largeur correspond à celle de l'ordinateur tandis qu'une barrette de 80 caractères sera préféré pour un ordinateur car sa largeur correspond à la largeur d'un clavier.

Grâce à ce dispositif, l'écran de l'ordinateur peut être lu ligne par ligne ou section par section sur la barrette grâce à un mécanisme composé de petites pointes qui transcrivent le texte affiché à l'écran en caractères brailles. Sur la majeure partie de ces barrettes, les caractères brailles peuvent être enfoncés avec le doigt de manière à simuler un click de la souris sur le caractère.

Barrette Braille Tiemman de 40 symboles

La lecture d'écran

Un programme de lecture d'écran interprète ce qui est présenté à l'écran pour le rendre accessible. Il peut convertir l'information en caractère Braille et/ou en paroles avec l'aide d'une synthèse vocale. Beaucoup de ces programmes peuvent cumuler plusieurs fonctionnalités, certains ne contrôlent que la barrette braille ou une synthèse vocale alors que d'autre font les deux et possèdent même une fonction d'agrandissement de l'écran.

Un programme de lecture d'écran utilise un modèle de transformation de l'information appelé " off-screen " ou littéralement " hors de l'écran ". Cela signifie que l'information qui est affichée sur la barrette braille et la voix qui est produite est une compilation intelligente de l'information qui est présentée à l'écran. Mais il est également possible que l'information présentée à l'écran soit complétée pour permettre à l'utilisateur de comprendre ce qui est présenté à l'écran et où il se situe sur cet écran.

Cela signifie que les programmeurs d'applications graphiques ne doivent pas faire d'effort supplémentaire pour générer des accès à l'attention des personnes malvoyantes et que d'autre part, les personnes malvoyantes peuvent accéder à des programmes qui n'ont pas été spécialement conçus pour eux.

Les programmes de lecture d'écran utilisent différentes méthodes de reproduction pour fournir l'information modifiée qui doit être reproduite sur le dispositif alternatif. Les principaux modes de reproduction sont le mode logique et le mode ligne. Généralement, les programmes de lecture d'écran offrent ces deux modes de reproduction et il est facile pour l'utilisateur de passer de l'un à l'autre selon le besoin par l'intermédiaire d'une touche de fonction.

Pour illustrer ces différents modes de reproduction, nous utiliserons une capture d'écran extraite du programme Quick Calculator.

Programme QuickCalculator

Le mode logique reproduit l'information qui est présente dans le " focus " et éventuellement complète cette information par de l'information se trouvant à proximité. Pour les personnes voyantes, le " focus " est la partie active de la fenêtre courante, cette zone est souvent présentée dans un cadre de couleur différente.

Results : 12345/12 = 103.75

Exemple de ce qui est affiché sur la barrette braille en mode logique.

Dans cet exemple, le texte se trouvant dans le " focus " a été complété par le mot " Results : " qui correspond au libellé du champ dans lequel se trouve le " focus ".

Dans le mode ligne, seule l'information de l'écran présente sur la ligne ou se trouve la barrette braille est affichée. Le mode ligne affiche tout ce qui se trouve sur la ligne courante même si ces informations n'ont rien à voir entre elle. Par exemple, dans le mode ligne, le mot " normal " sera affiché après le résultat du calcul alors que ce mot n'a rien à voir avec le résultat mais concerne la liste déroulante " Output " sur la droite de la fenêtre.

12345/12 = 103.75 Normal

Exemple de ce qui est affiché sur la barrette braille en mode ligne.

Il est possible dans le mode ligne de représenter la distance qui est présente à l'écran entre les champs " Résultats " et " Output ". Dans ce cas, le mot " Normal " sera déplacé plus loin sur la droite. Ceci permet à l'utilisateur de comprendre que le mot " Normal " n'est pas directement lié au résultat de la division. Cette représentation s'appelle la reproduction spatiale :

12345/12 = 103.75          Normal

Représentation spatiale en mode ligne.

En complément à l'information que les personnes voyantes peuvent voir à l'écran, la barrette braille donne également des informations qui sont invisibles aux personnes voyantes. Cette information provient du code du programme et informe l'utilisateur malvoyant via la barrette braille. Cette information est contenue dans presque tous les programmes qui utilisent une interface graphique et est accessible aux programmes de lecture d'écran.

Ouverture d'un fichier sous Microsoft Word

Quand le programme de lecture d'écran, activé en mode logique, est placé sur la première option du menu, la barrette braille affiche le texte suivant :

Top menu File New CTRL+N dialog

Représentation de l'option ouverture d'un fichier sur la barrette braille en mode logique.

Le mode logique suit la structure arborescente des menus de l'application. Cela semble idéal mais ce n'est pas toujours un avantage. Le mode ligne offre parfois une meilleur vue de la structure du menu comme illustré dans l'exemple suivant :

Fenêtre du traitement de texte Microsoft Word

Top menu Fichier No selection

Représentation du menu sur la barrette braille en mode logique.

Fichier Edition Affichage Insertion Format Outils Fenêtre ?

Représentation du menu sur la barrette braille en mode ligne

Dans le mode logique, il est immédiatement clair que l'option " Fichier " du menu principal est activé et qu'aucune sélection n'a été effectuée. Tandis que dans le mode ligne, la barre de menu est complètement affichée. Ceci offre une meilleure vue générale des possibilités et dans ce cas, l'option activée est soulignée. Ainsi, l'utilisateur aura tendance à passe du mode ligne au mode logique selon la vue qu'il désire obtenir.

La lecture d'écran et les pages Web

Schématiquement, un programme de lecture d'écran fonctionne suivant le modèle suivant : l'information disponible sur Internet est transférée dans l'ordinateur grâce à un navigateur, l'information présentée par le navigateur est interprétée par le programme de lecture d'écran qui la transforme en texte, graphiques agrandis ou voix.

Internet - Navigateur - Lecture d'écran - texte + voix

Pour naviguer à l'intérieur d'une page, l'utilisateur malvoyant doit utiliser des fonctions alternatives offertes par le programme de lecture d'écran car une page Web ne possède pas de curseur comme sur un traitement de texte, le programme de lecture d'écran ne peut pas déterminer la position de lecture dans le texte.

Moyennant cette contrainte, le texte peut alors être affiché sur une barrette braille une ligne ou un segment de l'écran à la fois, ceci peut présenter des problèmes lorsque le texte est présenté en utilisant des tables, colonnes et cadres car il est difficile de déterminé l'ordre de lecture.

Plusieurs solutions à ce problème ont été développées, examinons en détail deux de ces solutions adaptées :

Lynx

Lynx est un navigateur Internet qui fonctionne en mode caractère. Il permet d'afficher des fichier HTML qui contiennent principalement des liens, des tableaux. Pour être utilisé par une personne malvoyante, Lynx doit être accompagné d'un programme permettant d'afficher le contenu de l'écran sur une barrette braille.

Capture d'écran du programme Lynx

Lynx est sans doute la plus ancienne des solutions adaptées à l'accès au Web en mode texte. Cette solution a l'avantage de la gratuité mais des solutions commerciales mieux conçues et plus complètes, car elles intègrent une synthèse vocale et les logiciels de commande d'une barrette braille sont actuellement disponibles. Ce programme reste néanmoins un bon outil pour valider l'accessibilité d'un site Web.

IBM Home Page Reader

IBM Home Page Reader est un navigateur Internet qui fonctionne en collaboration avec un programme de synthèse vocale. La synthèse vocale fonctionne en plusieurs langues (français, néerlandais, anglais, italien, allemand, …) et est capable, grâce à la présence de méta-informations sur les pages Web, de sélectionner automatiquement la prononciation à utiliser.

Le navigateur est divisé en deux fenêtres : une fenêtre de navigation et une fenêtre de texte. Chaque page Web est affichée en mode graphique dans la partie supérieure de l'écran et en mode texte dans la partie inférieure. La synthèse vocale se met en route automatiquement après le chargement de la page et surligne dans les deux parties de l'écran le mot qu'elle est en train de lire.

IBM Home Page Reader

C'est grâce à l'utilisation de touches de fonction particulière que l'utilisateur malvoyant peut commander le navigateur :



IBM Home Page Reader est un outil très complet car il contient également un outil d'accès au courrier électronique. De plus un cours fourni sous forme auditive est disponible avec ce programme.

L'adaptation du Web

Les pages Internet se présentent de nombreuses manières. Il existe des pages simples qui ne contiennent que des informations textuelles, mais il existe également des pages qui sont divisées en cadres, remplies d'illustrations, de colonnes, de liens, d'éléments sonores et de bandes vidéo.

Il arrive souvent que l'accessibilité d'une page avec un programme de lecture d'écran dépende du contenu et de la disposition de la page, et bien sûr, des possibilités offertes par le programme de lecture d'écran. Car si un site Web est totalement inaccessible, même le meilleur programme et l'équipement le plus adapté ne permettront pas de le rendre accessible. Malgré cela, il existe de nombreuses possibilités pour en améliorer la perception au travers du langage le plus utilisé dans les pages Web le " Hyper Text Markup Language " (HTML).

Le HTML

Aujourd'hui, la plus grande partie des sites Internet utilisent un même langage de présentation de l'information : HTML ou sa variante XHTML (XML Hyper Text Markup Language). Ce langage permet de définir la forme et le contenu de l'information qui sera présentée sur le logiciel de navigation du visiteur.

HTML est un langage basé sur des balises. Une balise est un mot entouré des signes " < " et " > ". Les balises vont par paire : un début de balise et une fin de balise. Une fin de balise est identique à un début de balise dont le mot est précédé du signe " / ". Par exemple un mot en gras sera représenté de la manière suivante : " <strong>exemple</strong> ".

Dû à la rapide expansion qu'a connu Internet dans les années 90 et à la course technologique que se sont lancés plusieurs grands constructeurs de navigateur, le langage HTML possède un grand nombre de dialectes qui ne sont pas compatibles entre eux. Afin de mettre de l'ordre et d'imposer un standard, plusieurs organisations internationales ont proposé une norme qui définit l'utilisation d'HTML.

Les problèmes d'accessibilité créés par le langage HTML peuvent être classifiés en deux catégories : les problèmes d'ergonomie et les problèmes techniques.

Les problèmes d'ergonomie

Lorsqu'un utilisateur visite un site Internet, il se construit une carte mentale des pages qu'il a déjà visitées. Cette représentation lui permet de revenir à une page qu'il a déjà vue et d'explorer les parties du site qu'il n'a pas encore vues. Le visiteur mémorise également les images et la structure des pages ce qui lui permet de rapidement reconnaître une page qu'il a déjà visitée. Sans cette représentation mentale, il lui est impossible de se diriger et il se perd dans le labyrinthe composé par les liens et les pages du site.

Si le visiteur n'arrive pas rapidement à acquérir cette représentation mentale, il abandonne le site. Généralement, les visiteurs ne sont pas prêts à investir du temps dans la recherche de la structure d'un site. Cette structure doit donc être claire. Pour les personnes malvoyantes, et plus spécialement pour les personnes aveugles, il est plus difficile d'acquérir cette représentation.

Bien que les personnes malvoyantes soient souvent plus disposées à investir du temps dans la découverte de la structure d'un site que les visiteurs habituels. Ils ont, plus que les autres, des difficultés à se repérer. Ils ne bénéficient pas de points de repères visuels et n'ont pas la possibilité de lire en diagonale une page pour passer rapidement à la suivante.

On remarque ainsi que la structure et l'organisation des pages ainsi que l'interface qu'elles utilisent ont une grande importance. On peut distinguer un certain nombre de points objectifs auxquels il faut prêter attention :

Les problèmes techniques

Beaucoup de problèmes techniques devraient idéalement être résolus par les concepteurs de logiciels de navigation adaptés ou par les logiciels de lecture d'écran. Cependant, un certain nombre de ces problèmes doivent être pris en compte par les concepteurs de site Internet. Dans la majeure partie des cas, il s'agit simplement d'ajouter un attribut ou de préférer l'utilisation d'une balise à une autre.

Une grande partie des problèmes vient du fait que les nouveaux sites Internet utilisent les dernières technologies multimédia pour lesquelles des solutions accessibles n'existent pas encore. Ainsi, il arrive souvent que les architectes de l'Internet passent plus de temps à intégrer les dernières technologies dans leur développement qu'à se soucier du visiteur. Il arrive que certains sites ne soient visibles qu'avec la dernière version du navigateur de la société X ou ne fonctionne qu'avec le " plug-in " Y.

Pourtant ce qui a fait la force du Web, c'est la simplicité d'utilisation et la facilité de transmettre de l'information composée de texte et de lien. De nombreux sites Internet, d'organisations ou de sociétés internationales, nous montrent qu'il est possible de concevoir des sites Internet n'utilisant que le langage HTML dans sa plus simple expression :

La page principale du site du parlement européen

Les aspects techniques suivants peuvent causer un problème aux personnes malvoyantes :

L'adaptation de l'information

Pour pouvoir utiliser l'information codée pour un média spécifique sur un autre média, une opération humaine d'adaptation est souvent nécessaire. Cette adaptation d'information requière des informations additionnelles pour exprimer dans le média de destination la même information avec toutes ses nuances obtenues dans le média d'origine.

Analysons différents types d'adaptations nécessaires dans le cas des personnes malvoyantes :

La reformulation

Pour pouvoir optimiser la présentation de l'information, une reformulation est souvent nécessaire. Par exemple sur une page Internet, les liens ont une couleur particulière et sont soulignés ; l'utilisateur voyant peut les détecter facilement. Pour facilité la traduction de ce type de présentation en Braille, plusieurs reformulations sont possibles : mettre le lien entre crochets ; faire clignoter le texte du lien sur une barrette Braille ; utiliser la synthèse vocale avec un son particulier au début du lien (utilisation d'un média coopératif).

La réorganisation

Même si l'interface est purement textuelle, la réorganisation des données peut être nécessaire pour optimiser la rapidité d'appréhension du texte. Par exemple, il n'est pas possible à une personne malvoyante de lire une page en diagonale pour trouver rapidement l'information pertinente. De plus, les pages Internet comportent souvent un grand nombre de liens dans le haut de la page. Une translation simple de ce type de document dans un média séquentiel comme une barrette Braille ou une synthèse vocale réduit dramatiquement l'accessibilité de l'information à cause de sa structure.

La redéfinition

Dans certain cas, la spécificité du média nécessite l'utilisation d'informations complémentaires. C'est le cas de média ne permettant pas d'obtenir une vue globale du document.


Dans le cas d'une page Internet, l'utilisateur ne peut pas savoir s'il est en présence d'une page longue ou d'une page courte et de combien de liens elle est composée. Un résumé du contenu de la page peut compenser efficacement cette limitation, même si cette information n'est basée que sur une analyse statistique du contenu de la page.

Il peut arriver également que l'information nécessaire à la compréhension du document soit contenue dans l'organisation graphique du document. Dans ce cas, une aide textuelle complémentaire doit être ajoutée.

L'adaptation des fonctionnalités

Un texte interactif utilisant des technologies multimédia mélangeant des animations graphiques interactives et du son n'est pas transposable sans une adaptation des fonctionnalités.

Dans la plupart des cas, en multimédia, l'adaptation de l'information d'une interface vers une autre a pour effet une importante perte de transmission d'information car les modèles de données utilisés sont souvent très proches des sens utilisés, de manière à être la plus intuitive possible pour l'utilisateur.

Il existe plusieurs techniques d'adaptation, par exemple, il est possible de transposer une séquence vidéo en plans fixes, de simplifier le dessin de ces plans fixes ou d'utiliser un autre sens pour exprimer l'animation visuelle.

Conclusions

C'est en travaillant sur ces trois aspects : accessibilité au Web, accessibilité du Web et adaptation de l'information que des résultats significatifs en terme d'accessibilité peuvent être obtenus.

L'approche de l'adaptation des sites Internet donne déjà des résultats intéressants et il faut poursuivre sans relâche le travail dans ce sens, même si la tâche est immense et que l'objectif ne pourra être atteint que partiellement. C'est pourquoi il faut également travailler sur un autre front, la création et la diffusion de recommandations d'accessibilité à l'attention des acteurs d'Internet de manière à conscientiser un public toujours plus large aux problèmes que peuvent rencontrer les personnes malvoyantes.


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